21/06/10
Les sciences de la cognition – neurosciences cognitives, psychologie cognitive et sciences cognitives au sens large – avec les sciences humaines et sociales, constituent autant de ressources fondamentales pour aborder l’apprentissage. Elles permettent notamment d’étudier les mécanismes de l’apprentissage susceptibles d’être mis en œuvre dans des situations d’enseignement et de formation, ainsi que les fonctions cognitives qui sous-tendent ces mécanismes. Elles permettent en outre d’étudier les effets de la modification de certains aspects des situations ou des outils d’enseignement sur les apprentissages.
Aujourd’hui ces disciplines ne peuvent traiter une telle question de façon isolée par rapport au monde de l’éducation, institutionnelle et non, formelle et informelle, obligatoire et se prolongeant toute la vie, de base et professionnelle (nous utilisons ci-dessous le mot éducation dans ce sens très large).
Réciproquement, le monde de l’éducation, avec ses multiples facettes, se trouve fortement sollicité à prendre sérieusement en compte les résultats et les méthodes mis à disposition par les sciences de la cognition afin de dessiner son propre futur.
Le groupe de travail 1 tente de répondre à deux grandes questions :
1. En quoi les connaissances à propos des apprentissages et des processus qui les sous-tendent peuvent être utiles à l’éducation ?Cette première question comporte plusieurs aspects, notamment :
1.1. Un aspect méthodologique :
Sous quelles conditions les connaissances à propos des apprentissages peuvent-elles être utiles pour l’éducation (au sens large) ? Comment ces savoirs peuvent-ils s’intégrer aux pratiques ?
Y a-t-il de nouveaux modes de relation envisagés entre sciences de la cognition et éducation ? La pédagogie basée sur des preuves constitue-t-elle une nouvelle perspective ?
Comment le champ de recherche sur apprentissages et éducation est-il organisé et financé ?
Quels sont les modèles influents et les conditions nécessaires pour structurer une nouvelle science de l’éducation ?
Est-ce que la recherche sur les apprentissages a, par le passé, été utile à l’éducation ? Si oui, pourquoi et comment ? Si non, pourquoi ?
Il sera particulièrement important d’élucider le type de rapport qu’ont entretenues les recherches sur les apprentissages et leurs utilisations en éducation : application ? Ingénierie ? Autres formes d’influence ?
Y a-t-il des découvertes récentes, des connaissances nouvelles, qui seraient susceptibles de modifier la donne quant à cette utilité ?
Quels sont les domaines les plus explorés par la recherche, à présent ? Et quels sont les domaines oubliés, mais potentiellement intéressants pour l’éducation ?
2. L’évaluation des apprentissages, grâce aux apports des sciences cognitives et des sciences humaines et sociales, permet-elle de mieux appréhender les questions d’éducation ?
Il s’agit de répondre sur deux plans :
2.1. Sur le plan de l’évaluation des apprentissages
En quoi est-on capable de mesurer plus précisément les apprentissages et leurs manifestations ?
Peut-on imaginer, à l’aune des années passées, des progrès notables dans ce domaine ?
Corrélativement, est-on capable de mieux identifier les variables qui ont un effet sur ces apprentissages ?
2.2. Sur le plan de l’effet des évaluations des apprentissages sur l’éducation
Si des progrès sont faits dans l’évaluation des apprentissages, peuvent-ils contribuer à l’évaluation de l’efficacité de démarches d’enseignement, des situations d’enseignement et des outils d’enseignement ?
Plus largement, l’évaluation des démarches, situations et outils d’enseignement peut-elle être utile à l’ingénierie pédagogique ?
Une réflexion prospective large et multidisciplinaire sur l’apprentissage dans toutes ses formes requiert la participation à la fois du monde de la recherche (sur la cognition, et en éducation) ainsi que du monde des pratiques et de la sagesse des enseignants, et des apprenants. C’est donc la volonté du GT1 de s’ouvrir le plus possible à ces compétences.
(André Tricot, Elena Pasquinelli)